Centre d'exposition Université de Montréal
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Jordi Bonet

Né en 1932 à Barcelone, Espagne, décédé en 1979 à Mont-Saint-Hilaire, Québec

Démarche artistique

Adolescent, un accident le prive de son bras gauche. Pour développer l’agilité de son bras droit, il dessine et découvre Velasquez, Goya, l’architecture de Gaudi. Il quitte rapidement l’École des beaux-arts de Barcelone pour dessiner les bas-fonds de la ville. Sa rencontre avec Antoni Vila Arrufat, reconnu pour ses compositions d’inspiration religieuse, est déterminante. Il demeurera influencé par l’art religieux, voire mystique toute sa vie.

Bonet s’installe à Montréal où il est accueilli par l’artiste catalan Jesus Carlos de Vilallonga, son voisin d’atelier à Barcelone. Il poursuit ses études à l’École des beaux-arts et s’initie à la céramique avec Jean Cartier. Il expérimente ce nouveau médium en acceptant toutes les offres de travail et commence à produire ses premières études murales. Il part en Espagne et en France où il rencontre Salvador Dali.

Un muraliste exceptionnel

Les concessions exigées pour exposer dans les galeries et les musées exaspèrent Jordi Bonet. Ce dernier souhaite que le grand public s’approprie l’art. Les années 1960 marquent un tournant dans sa carrière. L’artiste se consacrera à l’art public. Il réalisera plus d’une centaine de murales à travers le monde. Les murales sont d’abord en céramique et en béton, puis en aluminium et en bronze. Son travail se caractérise par l’impression et parfois l’ajout d’éléments de la nature ou d’objets divers dans des moulages. Il réalise quelques œuvres en verre, dont une pour la chapelle Our Lady of the Sky à l’aéroport John F. Kennedy à New York. Il enseigne brièvement à l’École d’architecture de l’Université de Montréal (1966 à 1968).

En 1969, Bonet réalise son œuvre la plus connue : la murale au Grand Théâtre de Québec sur laquelle il grave une citation de son ami et poète Claude Péloquin « Vous êtes pas écœurés de mourir bande de caves ! C’est assez ! ». Ce geste créera une énorme controverse qui va durer près de deux ans. Bonet sort de cette aventure épuisé.

Un combattant

Stéphane, son plus jeune fils, meurt d’un accident de bicyclette en 1971. Bonet cesse graduellement de faire des murales et se consacre à des œuvres plus intimes. Il réalise quand même quelques œuvres importantes comme la murale de la station de métro Pie IX, mais le cœur n’y est plus. En 1973, il reçoit un diagnostic de leucémie. Il vivra encore six ans.

Bonet entreprend une série de petites sculptures en aluminium et commence le Livre des naissances qu’il terminera peu avant sa mort. Malgré la maladie, il avait entrepris la réalisation d’un retable pour la chapelle du Sacré-Cœur à Montréal qu’il ne terminera pas.

Œuvres

Biographie

Jordi Bonet fréquente brièvement l’École des beaux-arts de Barcelone pour ensuite suivre des cours avec le peintre et muraliste Antoni Vila Arrufat. Il émigre au Québec en 1954 où il poursuit ses études en dessin et en peinture, et s’initie à la céramique avec Jean Cartier.

L’artiste choisit de se consacrer principalement à l’art public. Il a réalisé plus d’une centaine de murales en céramique et en béton, puis en aluminium et en bronze à travers le monde.

Jordi Bonet a remporté le Prix de dessin au Salon du printemps du Musée des beaux-arts de Montréal (1958) et le Prix d’excellence de l’Institut royal d’architecture du Canada (1965). Il a été membre du cercle Maillol de Barcelone (1953), membre associé de l’Académie royale des arts du Canada (1966), membre de l’Association des artistes professionnels du Québec (1966).

En 1969, la murale du Grand Théâtre de Québec avec la citation de Claude Péloquin « Vous êtes pas écœurés de mourir bande de caves ! C’est assez ! » suscite la controverse. Jordi Bonet se tourne ensuite vers la production d’œuvres plus petites et plus intimes.

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