Série Conjunctio |
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C’est en voyant des planches anatomiques dessinées par Germaine Bernier dans les années 1930 que l’artiste a l’impulsion de créer cette série d’estampes. Le titre, Conjonctio, qui signifie « union ou assemblage » en latin, est représentatif de la démarche de l’artiste.
Conçues à des fins pédagogiques, ces planches reflètent le discours des scientifiques du xixe siècle, fascinés par la description et la nomenclature.
L’image manipulée numériquement interpelle et force la réflexion sur la question des manipulations des organismes vivants. La trame de fond sombre provient d’un manuscrit tantrique du xviie siècle recueillant les visions du 5e dalaï-lama. Ce manuscrit est amalgamé à un texte bouddhique birman datant de la première moitié du xixe siècle. Les liens avec le bouddhisme sont récurrents chez cette artiste, tout comme l’opposition Orient/Occident mise en lumière dans Conjunctio.
Lorsque le Musée national des beaux-arts du Québec propose à Irene F. Whittome une exposition d’œuvres numériques, elle décide d’utiliser les planches anatomiques de Germaine Bernier données par le Département des sciences biologiques de l’Université de Montréal.
Le format des estampes numériques installées dans un corridor souterrain reliant deux pavillons de la Faculté de médecine vétérinaire est plus petit que celui des originaux présentés au musée.
Les douves du foie, les madrépores, les vers d’eau douce, les vers spiralés, les parasites cellulaires, les nautiles, les calmars, les lancelets et les mollusques sont reproduits numériquement et plusieurs fois agrandis. Toutefois, la numérisation ne rend pas la patine et la texture des toiles. L’artiste les modifie donc en y intégrant une partie de la texture monochrome du Manuscrit d’or, un objet sacré des bouddhistes theravadas. Elle se sert aussi des tissus laqués de textes religieux birman Kammavaca, un livre de prière birman du xviie siècle.
La spiritualité orientale est ici amalgamée au discours rationnel de la science occidentale. Ces estampes accentuent le contraste entre les sciences naturelles du début du siècle et l’approche contemporaine, la transgression des frontières étant rendue possible par la génétique et l’informatique.
L’artiste fait un rapprochement entre le travail pour cette série et la gravure qui fut son premier médium et qu’elle a étudié à Paris et à Londres.