Topographie/Topologie |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
||
Emplacement Accessibilité |
![]() © Succession Pierre Granche / SODRAC (Montréal) 2010 Durée de la vidéo : 1mn 11s |
||
Cette sculpture/installation est constituée de trois sections.
La section de gauche est une pyramide tronquée. Pierre Granche a très souvent utilisé la forme pyramidale. Dans l’art précolombien, la pyramide tronquée est un symbole de la montagne et de la relation terre-ciel. L’artiste fait référence au mont Royal derrière les bâtiments. Cette pyramide tronquée est divisée en étoile, en huit parties égales. Entre les parties, la terre et le gazon sont en continuité avec les surfaces environnantes.
La deuxième section est constituée de 8 éléments dans un tracé en diagonale de 45 pieds de long et dans un angle de 45º par rapport au trottoir. C’est comme un escalier à huit marches qui graduent d’un pied à la fois. Les chiffres gravés sur les blocs de béton donnent pour chacun le niveau d’élévation par rapport au niveau de la mer, en pieds.
La troisième partie, à droite, est constituée elle aussi de huit éléments de très grande taille qui sont projetés dans l’espace, dans une sorte de désordre organisé.
L’artiste l’a décrite comme « articulation-désarticulation conceptuelle de la pyramide tronquée ».
La sculpture résulte du dialogue entre la configuration du lieu (la topographie), les propriétés du lieu (la topologie), le bâtiment et son usage. Pierre Granche utilise les matériaux du site : béton, bois, gazon, pierre. Forme récurrente dans sa pratique artistique, la pyramide tronquée est ici déconstruite. Elle renvoie à la géométrie, mais aussi à l’une de ses significations symboliques : celle de l’apprentissage et de la transformation des êtres.
Les recherches de Granche se situent à une époque de remise en question de la sculpture dans le monde occidental. Son travail s’inscrit dans le courant de l’installation. Granche renouvelle les codes de la pratique artistique au Québec en élargissant la notion d’artiste, d’œuvre d’art et de lieu d’exposition.
La sphère, le cube et la pyramide tronquée sont présents dans son vocabulaire formel jusqu’à la moitié des années 80. À partir de cette date, l’ornement architectural prend le relais. Figures de chiens, colonnes, Égyptiennes, cariatides font leur apparition. La sculpture Ventis soupiraux, turbulences et essoufflements, installée dans le hall d’entrée du Centre d’exposition, en témoigne.